Au royaume des nuages, où les harpes fredonnent et les cumulus font la sieste, Édith Piaf se prélassait sur un nuage moelleux, sirotant son expresso éthéré.

Sa voix, autrefois l’envie des anges, résonnait désormais dans les couloirs astraux comme un accordéon lointain.

Mais quelque chose la contrariait. En bas, sur Terre, une tempête grondait : un mélange de beats, d’autotune et de paroles qui lui faisaient saigner les oreilles. Aya Nakamura, la sensation des charts, était annoncée pour se produire lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024.

Édith Piaf, assise sur son nuage, ajusta sa couronne d’étoiles et prit une décision. Elle allait quitter le paradis, descendre sur Terre et mettre fin à ce sacrilège musical. Après tout, elle avait déjà affronté les rues de Pigalle et les tracas de la vie parisienne. Empêcher Aya Nakamura de chanter serait un jeu d’enfant.

Elle atterrit près de la Tour Eiffel, vêtue de sa robe à paillettes et de ses talons aiguilles. Les anges la regardaient, perplexes. « Édith, que fais-tu ici ? » demanda Gabriel, l’archange en chef.

« J’ai une mission », répondit-elle d’un ton déterminé. « Aya Nakamura ne chantera pas pendant les Jeux olympiques. »

Gabriel haussa un sourcil. « Mais Édith, elle est la voix de toute une génération ! »

« Une génération qui a besoin d’une bonne leçon musicale », rétorqua Édith. « Je vais lui montrer ce qu’est une vraie chanson française. »

Elle se rendit au stade olympique, où Aya répétait ses tubes.

La scène était prête, les projecteurs brillaient. Édith s’avança, micro à la main, et fixa Aya Nakamura droit dans les yeux.

« Mademoiselle Nakamura », commença-t-elle d’une voix grave, « je suis Édith Piaf. »

Aya la dévisagea. « Édith qui ? »

« Exactement. » Édith ajusta son micro. « Je suis ici pour vous offrir une petite leçon de musique. »

Et elle chanta. Sa voix, éraillée mais puissante, emplit le stade. Les anges se penchèrent du ciel pour écouter. Aya Nakamura, déconcertée, tenta de suivre le rythme, mais ses paroles s’embrouillèrent.

« Voilà comment on chante, ma chère », dit Édith en concluant sa performance. « Maintenant, retournez à vos autotunes et laissez la vraie musique reprendre ses droits. »

Aya Nakamura, bouche bée, regarda Édith s’élever dans les cieux.

Les Jeux olympiques commencèrent, sans sa prestation. Et dans les rues de Paris, on entendit les passants fredonner : « Non, je ne regrette rien… » 

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